⊱ Un passé déjà écrit.
Des crampes d'estomac. Voilà tout ce qui hantait son esprit. Des crampes d'estomac et des sueurs froides qui l'avaient fait traverser plusieurs kilomètres en pleine nuit afin de rejoindre l'hôpital le plus proche, celui dans lequel elle effectuait alors son stage de dernière année en tant qu'infirmière. « Nous allons faire plusieurs examens afin de savoir de quoi vous souffrez, ce peut être différentes choses comme une crise d'appendicite ou bien ... » Son bas de pyjama était désormais trempé d'un liquide qui semblait provenir de nulle part, tout comme le sol qui était maculé de cette substance effrayante. « Oubliez tout. Je suis désolée de vous l'apprendre maintenant et de cette façon, mais vous êtes enceinte mademoiselle Oswald et le travail a déjà commencé. » Enceinte ? Mais comment ? Ce n'était pas possible. Elle n'avait ni pris de poids, ni eu de folles envies de fraise, de bonbon ou encore même de citron, durant les neuf derniers mois. Elle n'avait eu aucun symptôme de cette prétendue grossesse. Ses menstruations étaient tout aussi régulières qu'elles l'avaient toujours été. Ce n'était pas possible, ils devaient se tromper. Ce n'est qu'une fois dans la salle d'accouchement lorsque la douleur fut bien plus forte, qu'elle fu forcée d'accepter la triste réalité. Était-ce donc cela que l'on appelait déni de grossesse ? Elle se retrouvait seule et totalement effrayée. Sa mère qui n'avait pas accepté la nouvelle, ne trouva pas le courage de la soutenir dans cette épreuve. Sa fille, si prudente et douce, ne pouvait être mère à vingt ans. Elle avait honte, honte d'elle et surtout de son insouciance. « Poussez mademoiselle, poussez. » Elle ne s'en sentait pas capable. Malgré la péridurale, la douleur était insurmontable. Seule, elle ne pouvait affronter cette étape importante de la vie. Alors qu'elle venait de fermer les yeux, elle sentit une main se poser sur la sienne et des lèvres effleurer sa joue. « Je suis là mon petit coeur. » Un sourire se dessina sur son visage. Elle n'eu pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir qui se trouvait désormais à ses côtés et sa simple présence lui suffit à retrouver la force et le courage d'aller au bout de cet accouchement. Quelques minutes plus tard, elle tenait dans ses bras sa petite fille, le fuit de ses entrailles. Elle aurait due être la plus heureuse des femmes cette nuit là, seulement ce ne fut pas le cas.


« Mon amour, si tu lis cette lettre c'est que je me suis enfin décidée à partir. Comme tu as pu le remarquer ces derniers temps, je ne suis plus celle que tu as connue autrefois. Notre vie a changé certes en bien, mais trop brutalement à mon goût. Ma famille ne me parle plus, lorsque je marche dans la rue, les regards posés sur moi me rappellent combien je suis la honte de Slidell. Je sais que je devrais ne pas m'en soucier et que mon amour pour toi devrait suffire à me faire rester ici. Mon amour pour toi et pour notre fille. Mais ce n'est pas le cas. Je t'aime, plus que quiconque sur cette Terre et tu es la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivée. Tout ceci pourrait te paraître égoïste et ça l'est. Ne crois pas que cette décision fût facile, ce fût d'ailleurs le pire choix que je n'aurais jamais à faire, mais je me devais de partir. Je t'enverrais une lettre pour notre anniversaire. N'oublies surtout pas que je t'aime. Ta Scar. » La larme à l'oeil, Scar déposa son sac dans la soute à bagages avant de monter à bord du car qui l'amènerait à l'aéroport le plus proche. Là-bas, un avion l'attendait pour sa première mission à Djibouti. Elle allait sauver des vies, mais pas de la même façon qu'elle l'avait toujours imaginé. Non, elle serait sur front à soigner ces soldats qui se battent pour les droits et les valeurs de leur pays, les Etats Unis d'Amérique.

cauchemars, mais nouveau petit copain à ses côtés.

en 2005, ouragan, mort de leur fille, enterrement.

en 2012, retour aux sources, quitte fiancé pour rejoindre Slidell.